Propos de Max Figerou

Je travaille depuis un bon moment avec Céline, nous échangeons souvent sur les complexités du travail, la place de la figure, le sujet , le sens de ces questions qui taraudent nécessairement tout artiste qui veut nouer une pensée à l’acte du langage. Une exposition est un moment qui appartient beaucoup à ceux qui vont se confronter à l’œuvre, aux gens qui vont devant le tableau laisser monter des affinités, essayer de trouver un chemin d’identité avec ce qui leur ai raconté. C’est une chimie bien intéressante que de voir une sensibilité exprimée, toucher des êtres, et de comprendre ainsi que nous sommes dans le fond organisés autour du même destin. Mais pour un artiste, c’est aussi un moment de recul, l’occasion d’une sorte de synthèse, et Céline m’a demandé de dresser une forme de géographie du chemin parcouru. Je la dresse bien volontiers, non pas pour expliquer l’œuvre, mais pour le plaisir de comprendre combien un langage peut être tissé à un être, à ses méandres, à sa singularité, mais, précisément, parce-que cette singularité personnelle est traduite en langage, cette question si personnelle devient un fait qui d’une façon ou d’une autre, est celui que nous partageons. Petit schéma…

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Nicolas Mettra, Galerie Songe d’Icare

Céline Normant   Céline Normant est une jeune peintre fraîche sortie des écoles – et des plus classiques- mais munie déjà d’ un « parcours », avec de l’originalité à revendre. Laissons-la s’exprimer pour dépeindre ses rêves étranges qu’on dirait sortis de nulle part: « Je peins des figures que j’associe à d’autres afin de donner forme à mes pensées et mes émotions.  Nous avons en commun des archaïsmes – frustrations, voluptés, colères, érotisme. L’époque, la culture, l’héritage éduquent, enrichissent mais étouffent aussi cette nature animale.  C’est elle que je cherche à retrouver, sans faux idéaux, par une peinture intimiste.  La peinture cristallise. Elle permet d’arrêter le temps et le défilé des pensées pour les fixer en images chargées de sens »  .   Et maintenant que nous l’avons écoutée, regardons ses toiles.   Céline, qui a pourtant fait le choix de la réalité, d’une réalité passée à la toise de sa propre vision, de ses propres fantasmes, peint des « scènes » à forte intensité dramatique. On y décèle, chez tous ses personnages, un  tempérament indomptable, une inépuisable « colère rentrée »,  Ce sont souvent des couples, bizarres parfois ou improbables. Il y a aussi, adossé à cette atmosphère de conflit, le désir, très présent, sous ses…

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